Pour l’Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM), cette « maladie de l’adaptation, résulte d’un déséquilibre entre les
apports et les dépenses énergétiques. Ce déséquilibre aboutit à une inflation des réserves stockées dans le tissus graisseux » [INSERM, 2014]. En d’autres termes, les entrées d’énergie sont supérieures aux dépenses, ce qui conduit à une accumulation de graisses dans l’organisme. L’équilibre entre les apports et les dépenses en énergie s’appelle la balance énergétique. Ce qui a pu être observé au cours des dernières années montre une augmentation de la consommation de produits hypercaloriques et de faible valeur nutritionnelle (c’est-à-dire qui apportent beaucoup d’énergie mais peu de vitamines et minéraux), et une sédentarisation croissante (c’est-à-dire une diminution de l’activité physique) [OMS, 2016].
Selon le rapport de l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST), « en réalité les déterminants de l’obésité sont nombreux et variables selon les individus » [BOUT, 2009]. Le gouvernement britannique a identifié cent huit déterminants influençant directement ou indirectement la balance énergétique, répartis dans sept thématiques différentes. On retrouve certains facteurs comme une prédisposition génétique, le rôle de l’environnement (par exemple le stress, le sommeil, certains médicaments, etc.), les représentations liées à l’alimentation, ou encore la psychologie individuelle, qui peuvent avoir de fortes répercussions sur le poids de l’individu.
L’obésité et le surpoids sont des facteurs de risque pour certaines pathologies chroniques [OMS, 2016]. Les personnes en surpoids ou obèses sont plus à risque de développer des maladies cardio-vasculaires, du diabète, de l’arthrose, et des cancers. Elles ont aussi une mortalité précoce accrue, allant jusqu’à trois fois plus de risque de décéder immédiatement par rapport à des personnes ayant un IMC compris entre 18,5 et 25 kg/m² en Europe [The Global BMI Mortality Collaboration, 2016]. De plus, le risque de décès augmente avec l’IMC à partir de 18,5 kg/m².
Ces conséquences sanitaires à l’échelle individuelle se répercutent à l’échelle des populations dans différents domaines. En effet, l’obésité a également un impact économique important en raison du coût élevé de sa prise en charge et de celle des pathologies associées.
Enfin, la société actuelle a tendance à stigmatiser l’obésité et le surpoids, c’est-à-dire à considérer que ces situations sont hors-normes et à voir les individus concernés uniquement sous l’angle de leur apparence physique jugée anormale [GROS, 2011]. Les personnes en surpoids ou obèses sont rendues coupables de leur situation et voient leur estime de soi diminuer. Cette stigmatisation peut entraîner l’individu dans un cercle vicieux qui entretient sa difficulté à vaincre son surpoids ou son obésité, en aggravant ses comportements alimentaires responsables
d’un apport trop important en énergie non dépensée (par exemple du grignotage pour compenser le stress)…